Tokyo

Troisième rotation sur mon nouvel avion ! Après douze ans loin du long courrier je redécouvre les joies du vol de nuit, de la couchette, du décalage horaire (8h au Japon…) et aussi le bonheur d’aller dévorer une soupe et des Giozas avec une Asahi à Shinjuku. Aujourd’hui Akihabara !

Qualifié 777

Le 3 décembre je suis rentré en qualification sur Boeing-777. 1 mois d’apprentissage théorique avec des cours en salle pour connaître les circuits de l’avion et son fonctionnement grâce des excellents instructeurs sol (les « GI » pour Ground Instrutor, souvent anciens mécaniciens avion).

Ensuite vient la phase simulateur où nous apprenons d’abord les procédures normales puis les traitements de pannes simples et complexes. Le rythme est assez soutenu (3 à 4 séances / semaine avec 1h30 de briefing, 4h dans la boîte et 30′ de débriefing) et presque autant de boulot pour préparer la séance du lendemain…

Beaucoup de différences de philosophie entre Airbus et Boeing, des habitudes à perdre (voilà 18 ans que pour allumer les phares de l’avion je manipulais des switches de l’Airbus dans un sens et sur Boeing c’est l’inverse… ) et réapprendre à piloter avec un vrai manche et un trim ça nécessite de l’entraînement !

Cette phase se termine par un test au simulateur, et ensuite j’ai attaqué la phase vol avec des passagers et un instructeur qui joue le rôle du copilote, me supervise et me conseille. C’était la semaine dernière sur Dakar. Je me suis vraiment senti sourire au moment du décollage, c’est pas tous les jours son premier vol sur un si bel avion !

Retour au simu depuis 2 jours pour faire des exercices plus orientés « ligne » avec des traitements de panne impliquant des vidanges de carburant ou des déroutements en zone océanique ; on s’entraîne également aux procédures de navigation très spéciales dans ces zones isolées et sans contrôle radar.

Hier soir décollage de l’engin à 344 tonnes (masse maxi décollage) de Hong Kong, une porte cargo se déverrouille, un filtre carburant se bouche : impossible de continuer 11 heures comme ça – bilan et choix d’un terrain où la météo et les performances de l’avion permettent l’atterrissage, vidange de 90 tonnes de kérosène (environ 45 minutes, heureusement les artifices du simulateur permettent d’accélérer le temps à ce moment là !) et atterrissage à Shenzen ou à Macau, ce qui permet de se familiariser avec les terrains de la région.

Prochain vol Fort de France mardi puis Washington et Tokyo Haneda (2 fois de suite 🍣😋) et si tout se passe bien début mars je serai lâché !

Dernier simu 320

20/21 octobre 2018, je fais mes 2 dernières séances d’ECP (Entraînement et Contrôle Périodique) avant départ sur 777 le 3 décembre.

Je me rappelle d’un post qui date de 2012 et qui traitait d’une séance de simu…

J’avais dû faire d’autres posts là dessus après ma qualification 320 en 2007 mais tout ça s’est perdu dans les limbes de WordPress et d’internet…

Ca me donne l’occasion de poster un petit peu sur ce blog qui pourrait paraître à l’abandon… je suis cependant toujours actif sur Twitter (@zepyaf) et j’avoue que le côté « pocket blogging » de ce media me plaît bien.

Mais je vais essayer, dans les prochains mois, de revenir poster ici, et de retour sur Long Courrier peut-être aurai-je l’occasion d’étoffer un peu ma galerie de photos aéro

Je viens d’ailleurs de prendre le temps d’ajouter quelques photos plus récentes dans mes galeries, allez jeter un œil ! J’ai aussi changé le thème de la page d’accueil et mis à jours quelques liens « morts »…

Ironie du sort : ma séance simu d’hier se terminait à Marseille Provence, où j’ai le bonheur d’être encore basé jusqu’à la fin du mois, et où j’ai passé 7 mois fantastiques avec des approches à vue fréquentes et des ambiances équipages vraiment sympa…

Et ce matin, ma dernière séance de simu sur 320 se passait à Londres Gatwick, aéroport où il est prévu que j’aille faire un petit séjour pendant ma qualification sur B777, suite au manque de ressources à CDG tant le nombre de qualifs est important cet hiver.

Merci à tous pour vos messages et à bientôt sur l’aéro-blog !

Un stage de vol à voile en 1965

[youtube]https://youtu.be/KKNliwflFho[/youtube]

J’ai volé récemment avec un copilote instructeur planeur, avec qui j’ai parlé d’un film réalisé en 1965 par mon père à l’occasion d’un stage de vol à voile à Saint-Auban…

Il m’a conseillé de remettre en ligne ce film que j’ai vu plusieurs fois pendant mon enfance et mon adolescence et qui a certainement contribué à ma vocation aéronautique.

Soyez indulgents sur la qualité, c’est numérisé à partir de Super8 couplé à un magnétophone à bandes (!) et le tout remonté dans iMovie il y a quelques années, d’où la synchronisation image-son parfois un peu chaotique. N’hésitez pas à me dire ce que vous en pensez dans les commentaires, et si vous appréciez, partager parmi les vélivoles ! 

 

4 mars 1988

C’était il y a 30 ans. Jour pour jour.

J’avais 16 ans, j’étais en Première S au lycée Henri Poincaré de Nancy.

Vers midi, ma mère est venue me chercher avec mon petit frère et m’a dit « Ton papa a eu un accident d’avion. On n’est plus que nous trois… »

Dans la matinée, elle l’avait appris à la radio… « Il n’y a pas de survivant dans l’avion de la TAT qui s’est écrasé ce matin en Seine et Marne – cet avion effectuait la ligne Nancy-Paris… »

Mon père était le commandant de bord du Fairchild 227 qui s’est écrasé ce matin-là près de Melun.

Les jours, les semaines et les mois suivants, nous avons entendu et lu des articles épouvantables écrits par des « journalistes » pseudo experts aériens, qui chargeaient honteusement les pilotes puisque plus personne n’était là pour se défendre.

Le rapport du BEA innocenta l’équipage, l’hypothèse retenue fut celle-ci : l’avion avait un élément défectueux qui trimmait la commande de profondeur hors limite à cabrer, à l’insu des pilotes ; il s’était produit juste à ce moment une panne électrique totale, indépendante du souci de trim…. La fameuse loi de l’emmerdement maximum…. Sans horizon artificiel de secours (pas obligatoire sur cet avion à l’époque) il était impossible de récupérer l’avion en IMC.

Des rumeurs sur une autre cause de l’accident circulaient, et je me disais à l’épisode que dans 20 ou 30 ans, comme pour la Caravelle Ajaccio – Nice, des témoignages émergeraient et nous aideraient à comprendre ce qui s’était passé.

30 ans plus tard, c’est aujourd’hui…

J’ai écrit ce simple post parce que je pense à lui, à son équipage et à ses passagers.

Airbus Jaws…

[vimeo]https://vimeo.com/243084598[/vimeo]

Comment occuper 10′ de béton quand tu es garé au large en D09…

Oleg

C’est pas tous les jours qu’on a la visite d’un cosmonaute dans le cockpit !

Oleg, 46 ans (exactement comme Séverin et moi) était dans la station spatiale en même temps que notre collègue Thomas Pesquet. Il terminait un cycle de conférences et de visites en France et rentrait de Toulouse à CDG puis chez lui à Moscou.

Oleg nous a fait la joie d’une visite au poste avec sa fille , il était ravi d’assister à l’atterrisage à Roissy.

Pour l’anecdote, au moment de la sortie du train d’atterrisage, on lui a dit « this, you don’t have in the Soyouz ! » 

Aerobatix

Vêtements pour aviateurs

Allez, c’est pas souvent que je fais de la pub, mais là en plus c’est totalement désintéressé : je suis FAN de cette marque de vêtements orientés aéronautique – plein de beaux blousons, t-shirts et vestes avec des logos de pilotes, d’aéroports et de voltige aérienne.

C’est plus abordable pendant les soldes, mais c’est de la belle qualité. Je recommande !